Nvidia obtient le droit de vendre ses puces en Chine

Image d'illustration. NvidiaADN
Malgré les restrictions américaines, Nvidia relance ses ventes de processeurs graphiques en Chine.
Tl;dr
- Après des sanctions successives, Nvidia reçoit l’autorisation de vendre son GPU H20 en Chine.
- Nvidia prépare aussi le lancement de la RTX Pro, destinée aux secteurs industriels chinois.
- Ce revirement pourrait rapporter à Nvidia des milliards, mais la rivalité technologique entre la Chine et les États-Unis reste tendue.
Vente des GPU Nvidia en Chine : un retournement de situation
Au fil des mois, la tension autour des exportations américaines vers la Chine s’est cristallisée autour d’un acteur clé : Nvidia. Après une série d’interdictions successives visant ses processeurs graphiques d’intelligence artificielle, la société américaine annonce aujourd’hui avoir reçu l’approbation de l’administration américaine pour reprendre prochainement la vente de son célèbre GPU H20 sur le territoire chinois.
Des sanctions fluctuantes sur fond de rivalité technologique
Tout remonte à 2022, quand le gouvernement américain impose un embargo sur les puces de Nvidia les plus avancées, telles que les modèles A100 et H200, par crainte qu’elles ne profitent à l’armée chinoise. L’entreprise avait alors conçu des alternatives dédiées, les A800 et H800, mais Washington a également mis fin à leur exportation dès l’année suivante. Malgré ces revers, Nvidia n’a pas renoncé : elle développe trois nouvelles puces adaptées aux exigences réglementaires – dont le fameux HGX H20. Pourtant, même ce composant voit sa commercialisation suspendue en avril 2024, plongeant la firme dans l’incertitude.
Nouveaux produits et perspectives financières en jeu
Le récent revirement du United States Department of Commerce ouvre soudainement la voie à une relance majeure. Selon un communiqué publié par Nivida, la société « a déposé des demandes pour vendre à nouveau le H20 GPU et s’attend à recevoir rapidement les licences nécessaires », tout en annonçant simultanément le lancement d’une nouvelle carte graphique : la Nvidia RTX Pro, jugée « totalement conforme aux exigences chinoises ». Destinée notamment aux secteurs industriels comme les usines intelligentes ou la logistique, cette innovation pourrait consolider la présence du groupe sur ce marché stratégique.
Derrière cette actualité se cachent aussi des enjeux financiers cruciaux. D’après le média Bloomberg, Nvidia détiendrait pas moins de 8 milliards de dollars de commandes en attente et espère générer jusqu’à 5 milliards supplémentaires grâce au retour de ses ventes chinoises dès 2025. On comprend alors pourquoi chaque décision réglementaire pèse autant sur sa stratégie globale.
Entre polémiques et positionnement stratégique
Malgré les préoccupations persistantes relatives à une utilisation militaire potentielle, le PDG Jensen Huang s’est montré catégorique hier : « L’armée chinoise n’a nul besoin des puces Nvidia pour progresser dans l’IA – il serait insensé pour eux d’en dépendre ». Selon lui, ces restrictions n’ont fait que stimuler la concurrence locale, notamment celle de Huawei. Une mise en garde subtile qui rappelle que la rivalité technologique sino-américaine reste vive – avec ses ajustements parfois imprévisibles.
