Nintendo freiné dans sa croisade anti-Palworld
Image d'illustration. NintendoNintendo / PR-ADN
La procédure judiciaire engagée par l'éditeur japonais Nintendo contre Palworld vacille après l’invalidation d’un brevet clé.
Tl;dr
- L’Office des brevets du Japon a rejeté l’un des principaux brevets utilisés par Nintendo contre Pocketpair, affaiblissant sa plainte pour manque d’inventivité.
- Cette décision fragilise l’ensemble de la stratégie juridique de Nintendo, les trois brevets étant interdépendants, et met en doute la poursuite du procès pour un montant relativement faible.
- Pendant ce temps, Palworld continue de gagner en popularité, et rien ne prouve que ses mécaniques soient une exclusivité légale de Nintendo.
Un revers cuisant pour Nintendo dans l’affaire Palworld
Depuis le lancement de Palworld en janvier 2024, la tension entre le studio Pocketpair et l’incontournable Nintendo ne faiblit pas. L’éditeur japonais, réputé pour sa vigilance quasi obsessionnelle sur la protection de ses créations, n’a guère tardé à poursuivre Pocketpair pour ce qu’il considère comme une violation manifeste de ses brevets. Pourtant, un coup dur vient d’ébranler les fondements mêmes de cette procédure.
Brevet rejeté : une fragilité révélée
La récente décision de l’Office des brevets du Japon, ou Japan Patent Office (JPO), révélée par Windows Central, a tout d’une bombe juridique : l’un des trois brevets centraux invoqués par Nintendo a été retoqué pour « absence d’étape inventive ». Autrement dit, selon la JPO, il était impossible de prouver l’intention créative à la date du dépôt — un argument fatal dans ce contexte. L’Office des brevets du Japon n’a d’ailleurs pas manqué de citer des jeux comparables tels que ARK, Monster Hunter ou encore Pokémon Go, soulignant ainsi que les mécaniques reprochées ne sont pas l’apanage exclusif de Nintendo.
L’effet domino sur la stratégie judiciaire de Nintendo
En rejetant ce brevet clé, la JPO a mis en lumière l’interdépendance des trois brevets concernés. Un graphique publié par l’Office des brevets du Japon illustre précisément cette imbrication complexe, ce qui pourrait fragiliser toute la stratégie judiciaire de Nintendo. Selon Gamesfray, cette décision complique sérieusement la tâche de la firme japonaise pour démontrer que Pocketpair aurait effectivement enfreint au moins l’un des brevets restants.
Reste à savoir si Nintendo persistera avec une révision de sa plainte ou préférera jeter l’éponge devant la difficulté croissante. Après tout, les dommages réclamés — seulement cinq millions de yens (environ 33.000 dollars) — semblent bien faibles au regard des frais juridiques déjà engagés.
Palworld continue son ascension malgré tout
Pendant ce temps, difficile d’ignorer que Palworld poursuit sa carrière sans entrave majeure sur plusieurs plateformes, drainant toujours plus d’adeptes. Le surnom populaire du jeu — « Pokémon avec des flingues » — résume à lui seul le débat autour des ressemblances et différences avec les licences phares de Nintendo. Mais comme le fait remarquer la JPO, rien ne prouve que ces mécaniques soient une exclusivité légale du géant nippon.
Au final, si l’issue du litige reste incertaine et peut-être trop tardive pour peser sur la popularité croissante de Palworld, la question demeure : Nintendo parviendra-t-il réellement à défendre son pré carré face à cette nouvelle génération ?