Hideo Kojima aurait pu développer un jeu Matrix… mais Konami a dit non

Image d'illustration. The MatrixVillage Roadshow Pictures / PR-ADN
La priorité donnée à Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty par Konami a fermé la porte à une révolution vidéoludique.
Tl;dr
- Suite au succès de The Matrix, Lana et Lilly Wachowski proposent à Hideo Kojima de créer un jeu inspiré de leur film.
- Konami rejette l’idée, craignant de détourner Hideo Kojima de Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty, alors en plein développement.
- Ce refus a transformé une simple proposition en mythe, nourrissant depuis un imaginaire collectif fascinant.
Une opportunité manquée pour Hideo Kojima
À la toute fin des années 1990, le succès fulgurant du film The Matrix déclenche de nombreuses convoitises dans l’industrie vidéoludique. En coulisses, une proposition audacieuse circule : les sœurs Wachowski, tout juste auréolées par la sortie de leur film culte, approchent personnellement Hideo Kojima. Leur idée ? Confier au créateur de la franchise Metal Gear la lourde tâche d’adapter l’univers de The Matrix en jeu vidéo.
Des discussions vite interrompues chez Konami
Selon des informations relayées par Time Extension, cette rencontre aurait eu lieu peu après la sortie américaine du film. Enthousiastes et admiratives du travail de Hideo Kojima, les réalisatrices Lana et Lilly Wachowski imaginent déjà le game designer japonais aux commandes d’une adaptation vidéoludique ambitieuse. Cependant, lors d’une réunion décisive, l’équipe des Wachowski expose son projet devant Kasumi Kitaue, alors PDG de l’éditeur Konami. La réponse tombe, sèche : « Non. »
L’explication derrière le refus catégorique
Ce choix radical n’est pas dénué de logique. À cette époque, Konami s’appuie sur une équipe en pleine effervescence depuis le renouveau apporté par Metal Gear Solid, paru en 1998. D’ailleurs, le studio Konami CE Japan est déjà engagé dans le développement intensif de Metal Gear Solid 2: Sons of Liberty, prévu pour 2001. Les dirigeants redoutent alors que solliciter davantage Hideo Kojima et ses collaborateurs ne compromette ce projet clé – un risque financier majeur qui aurait pu ébranler l’avenir de Konami.
Une rencontre qui aurait pu redéfinir le jeu vidéo
En définitive, si deux jeux estampillés The Matrix voient le jour quelques années plus tard sous la houlette de Shiny Entertainment – notamment Enter the Matrix en 2003 – ni Konami ni Hideo Kojima n’y prennent part. Pour beaucoup d’observateurs et passionnés, difficile pourtant de ne pas regretter cet épisode : qu’aurait donné une vision signée Kojima sur cet univers révolutionnaire ? Le créateur japonais aurait-il imposé une nouvelle rupture dans le jeu vidéo, comme il l’avait fait avec sa franchise phare ? Difficile à dire ; mais ce refus demeure, aujourd’hui encore, l’un des plus fascinants « et si… » du secteur.
