Ghostbusters sur NES : l’exemple d’une adaptation bâclée

Considéré par de nombreux joueurs comme l’un des titres les plus décriés de la NES, Ghostbusters soulève encore aujourd’hui la question de savoir si sa mauvaise réputation était réellement justifiée ou simplement exagérée.

Un naufrage vidéoludique

Lorsqu’on évoque la grande époque de la Nintendo Entertainment System (NES), certains titres restent gravés dans la mémoire collective, porteurs d’une nostalgie intacte. Pourtant, tout n’a pas été idyllique pour les adaptations hollywoodiennes sur cette console mythique. Prenez l’exemple du tristement célèbre Ghostbusters, débarqué exclusivement en 1988 aux États-Unis, deux ans après le Japon. Dès son lancement, le jeu s’est attiré les foudres des joueurs américains, victimes de temps de chargement interminables, d’une jouabilité poussive et surtout d’une traduction anglaise que beaucoup qualifieraient aujourd’hui, au mieux, de bâclée.

Des attentes élevées, une déception profonde

Le contexte n’a rien arrangé : en face, des mastodontes tels que Mario ou encore Mega Man imposaient des standards de qualité élevés. Or, comparé à ces réussites, l’adaptation vidéoludique du film culte semblait tout droit sortie d’un projet inachevé. Les critiques visaient notamment :

• Une bande-son répétitive – la même boucle du thème principal pendant toute la partie.
• Des séquences de conduite issues à l’origine d’un autre projet nommé Car Wars.
• Un écran final légendaire pour son anglais approximatif et sa sécheresse.

On sentait un manque criant d’investissement de la part des développeurs : peu étonnant quand on découvre que le titre a été conçu dans l’urgence à la demande pressante de Columbia Pictures, soucieuse de surfer sur le succès commercial du film.

L’échec d’un projet opportuniste

Si le ressenti général reste amer, c’est parce que ce jeu n’était pas réellement un hommage à l’univers des chasseurs de fantômes. Loin d’être un projet passionné porté par une équipe impliquée, il s’agissait surtout d’une manœuvre commerciale orchestrée par quelques responsables désireux de capitaliser rapidement sur la popularité du film. Le résultat ? Un produit peu soigné qui a laissé les fans désabusés.

D’autres adaptations plus inspirées sur NES

Pourtant, tout n’était pas perdu pour les jeux issus du cinéma sur NES. Ainsi, trois ans plus tard, Indiana Jones and the Last Crusade montrait qu’il était possible d’adapter un film en respectant l’esprit original et en proposant une expérience aboutie. Salué pour ses graphismes et sa fidélité aux scènes cultes par le critique Robert Swan dans Computer and Video Games, il prouvait que même avec les limitations techniques de l’époque, le respect et le soin apportés pouvaient transformer une adaptation en succès.

En définitive, si Ghostbusters sur NES est resté dans les mémoires, ce n’est pas pour les bonnes raisons : son histoire rappelle combien une adaptation précipitée peut faire sombrer jusqu’aux franchises les plus aimées.