Amazon a pris le contrôle de la saga James Bond pour une somme modeste
Image d'illustration. James Bond 007EON Productions / PR-ADN
Le rachat des droits d’EON Productions par Amazon pour 20 millions surprend, mais le montage financier inclut options, bonus et coentreprise, assurant des revenus futurs aux producteurs historiques.
Tl;dr
- Amazon aurait acquis les intérêts d’EON Productions dans la franchise James Bond pour 20 millions de dollars, bien en deçà des rumeurs autour d’un milliard.
- Derrière ce chiffre modeste se cachent probablement clauses additionnelles, options et bonus futurs, laissant supposer que le montant global pourrait être beaucoup plus élevé.
- Barbara Broccoli et Michael G. Wilson cèdent le contrôle créatif mais continueront à percevoir des revenus grâce à une coentreprise habilement négociée.
Un accord bien en dessous des rumeurs initiales
Difficile d’imaginer que le prix d’accès au trône du James Bond moderne ne soit « que » de 20 millions de dollars. Pourtant, c’est ce que révèle un récent document fiscal transmis par EON Productions, longtemps gardienne intransigeante de la saga. Ces chiffres contrastent fortement avec les spéculations qui évoquaient une cession avoisinant le milliard lors de la prise de contrôle totale par Amazon, après son rachat du mythique studio MGM pour 8,5 milliards de dollars.
Des détails financiers moins limpides qu’il n’y paraît
Les contours du contrat demeurent cependant brumeux. Selon un extrait du rapport cité par The Hollywood Reporter, l’accord signé le 20 février 2025 prévoit bel et bien la vente des intérêts d’EON dans la franchise ainsi que ceux des sociétés affiliées, pour un montant affiché de « 20 millions de dollars ». Mais derrière cette somme relativement modeste pourraient se cacher d’autres clauses : paiements additionnels sous conditions, éventuelles options sur actions ou bonus futurs. En filigrane, tout laisse penser que le montant global pourrait en réalité frôler — voire atteindre — le fameux milliard tant évoqué dans la presse.
La fin d’une dynastie… mais pas d’une relation financière
Ce revirement a pris de court nombre de fans qui voyaient en Barbara Broccoli et Michael G. Wilson, héritiers directs du créateur de Bond, les derniers remparts contre une américanisation totale de l’agent secret. Pendant près de trente ans, ces producteurs avaient imposé leur vision artistique, souvent au mépris des logiques commerciales hollywoodiennes. Il aura donc suffi, selon certains récits internes savoureux, d’un échange musclé – où Jeff Bezos aurait perdu patience face aux exigences du duo – pour renverser cet équilibre jalousement gardé.
Les connaisseurs relèveront toutefois que ce retrait n’est pas synonyme d’effacement financier : grâce à une structure en coentreprise habilement négociée, Barbara Broccoli et Michael G. Wilson continueront à percevoir des revenus issus de l’exploitation future du personnage iconique.
Amazon met la main sur 007… à prix cassé ?
Si l’on s’en tient au chiffre nu, difficile pour les observateurs comme pour les passionnés de ne pas être interloqués : comment céder l’un des joyaux du cinéma britannique pour une somme aussi faible ? Et pourtant, malgré cette apparente bonne affaire pour le géant américain, il reste probable que l’histoire retiendra surtout la subtilité du montage financier et la capacité inédite d’Amazon à séduire même les héritiers les plus réfractaires à céder leur précieuse propriété intellectuelle.
Une chose est sûre : après avoir soufflé le dernier épisode No Time to Die en forme de baroud d’honneur, les anciens gardiens ont laissé à leurs successeurs américains un univers chargé de symboles… et d’attentes démesurées.