Décryptage : le retard d’Apple en IA critiqué par le chef de la concurrence de l’UE
L'Apple Intelligence ne sera pas incluse lors du lancement d'iOS 18 et de macOS Sequoia. Qu'est-ce que cela signifie pour l'avenir de l'intelligence artificielle chez Apple ?
Tl;dr
- Apple est en conflit avec la Commission européenne à cause de la loi DMA.
- L’entreprise a retardé la mise en œuvre de certaines fonctionnalités en Europe, invoquant des problèmes de sécurité et de confidentialité.
- La Commission européenne enquête actuellement sur plusieurs violations possibles de la loi DMA par Apple.
- Si elle est reconnue coupable, Apple pourrait être condamnée à une amende allant jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires annuel mondial.
Apple face à la Commission européenne : un bras de fer juridique
La relation entre Apple et la Commission européenne est loin d’être cordiale. En effet, les deux parties sont en désaccord sur la conformité d’Apple à la loi sur les marchés numériques de l’Union européenne (DMA). Cette loi vise à limiter le pouvoir des grandes entreprises technologiques.
Le report de certaines fonctionnalités en Europe
La semaine dernière, Apple a annoncé qu’elle retarderait le déploiement de certaines fonctionnalités dans l’Union européenne, y compris les outils d’intelligence artificielle d’Apple. La raison de ce report ? Des inquiétudes sur le fait que “les exigences d’interopérabilité de la DMA pourraient nous contraindre à compromettre l’intégrité de nos produits de manière à risquer la confidentialité et la sécurité des données des utilisateurs”.
Il semble que l’UE ne soit pas très satisfaite de cette décision. Margrethe Vestager, commissaire européenne à la concurrence, a déclaré lors d’un événement Forum Europa, selon Euractiv, que le report du déploiement d’Apple Intelligence dans l’UE est une “déclaration ouverte et stupéfiante qu’ils savent à 100% que c’est une autre façon de désactiver la concurrence là où ils ont déjà une position dominante”.
Des enquêtes en cours et des amendes possibles
La Commission européenne mène actuellement plusieurs enquêtes sur les possibles violations de la DMA par Apple. Cette semaine, elle a accusé Apple de violer les dispositions anti-orientation de la loi en empêchant les développeurs d’applications d’informer librement les utilisateurs sur les options de paiement alternatives en dehors de l’écosystème de l’entreprise.
Si Apple est reconnue coupable, elle pourrait être condamnée à une amende allant jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires annuel mondial. Selon ses ventes de 2023, cela pourrait représenter une pénalité de jusqu’à 38 milliards de dollars.
Une histoire de sanctions
Plus tôt cette année, avant l’entrée en vigueur de la DMA, la Commission européenne avait déjà infligé une amende de 1,8 milliard d’euros (1,95 milliard de dollars) à Apple pour violation des règles anti-orientation précédentes. Apple a fait appel de cette amende.
L’avis de la rédaction
La situation actuelle met en lumière les tensions entre réglementation et innovation. Il est crucial de trouver un équilibre entre la protection des consommateurs et le développement technologique, sans entraver la concurrence. Il est certain que l’issue de ce bras de fer aura des répercussions sur l’avenir du marché numérique européen.